LE CENTRE COMMUNALISTE REMPORTE LES ELECTIONS FEDERALES
Singing Wong | Bao Minh-La in Nagwon | @baominla | May 25th 2044 | 3.05 pm
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La liste électorale présentée par la Ligue Communaliste du Mayong (LCM) a remporté les élections fédérales par 214 sièges sur 401 soit 53% des suffrages. Đạt Shěn, l'étoile montante de l'aile centriste du parti, gouvernera le pays en tant que Premier Ministre. Il sera également épaulé par deux vice-premiers, Hoàng Jun à gauche et Khai Đang à droite du parti communaliste, dont la nomination repose sur le principe de démocratie interne propre à la LCM et à l'aboutissement de plus de 50 jours de tractations entre les différentes factions de cette dernière. Bien que le centre ait remporté la majorité des postes à pourvoir et la direction politique, il n'a pas été en mesure de marginaliser l'aile gauche et l'aile droite de la LCM dont l'appui est essentiel pour gouverner le pays. C'est donc un gouvernement de compromis, tiraillé entre deux positions parfois contradictoires, que certains appellent « pragmatisme », qui mènera la politique du pays jusqu'au moins en 2050.
Cette victoire électorale fut particulièrement difficile à arracher, la LCM en payant le prix avec une majorité ne tenant qu'à 14 communes ayant décisivement rallié le mouvement de la libération. Cette maigre avance expose les communalistes aux partis d'opposition, principalement les socio-démocrates du Phóng Khoáng Party (21% des suffrages) et les nationalistes du Đạimâ Party (16% des suffrages), qui pourraient faire pression sur seulement quelques délégués communaux pour influencer les politiques fédérales. Pour y faire face, la LCM a d'ores et déjà envoyé des signaux positifs aux techno-socialistes du Jìshù Liánméng (6% des suffrages), dont la position idéologique et le comportement non-aligné en font un partenaire plus intéressant pour assurer une marge plus confortable à la majorité. Malgré ces difficultés, Đạt Shěn devrait avoir les mains libres pour mettre en œuvre son programme, tout en incorporant des propositions technosocialistes par opportunisme politique. La vision du nouveau « Premier » à la tête de la Fédération accorde une place centrale au développement socio-économique, avec une poursuite modérée des politiques de libéralisation amorcées dans les années 2000, à la lutte contre le séparatisme ethnique et le clientélisme politique, au développement du potentiel nucléaire mayongais, et à une politique internationale plus ambitieuse. Đạt Shěn semble également manifester des tendances plus centralisatrices que ses prédécesseurs qui devraient bouleverser le mode de fonctionnement conventionnel du pays du matin calme.
Les enjeux du mandat Shěn sont importants pour la Ligue communaliste dont le soutien populaire s'est érodé ces dernières années suite à un recul du progrès démocratique, une accélération des inégalités entre les territoires et à une période de stagnation économique. Ce marasme, produit des contradictions de la révolution communaliste, a favorisé la réémergence d'anciennes tendances politiques que beaucoup pensaient dépassés, avec notamment la montée en puissance des socio-libéraux et des nationalistes, héritiers de la République du Mayong (1951 - 1984). Il est donc impératif de réaffirmer la pertinence de la pensée communaliste pour faire face aux défis du moment, poursuivre et approfondir l'esprit de la révolution de 1984 au 21e siècle.