Destinataires : Roi | Premier ministre | Armées | Affaires étrangères
Classification : Très Secret-Défense
Objet : Note sur le programme nucléaire militaire du Commonwealth et la prolifération des armes nucléaires
Nous avons appris, grâce à la divulgation publique de documents classifiés de l’État du Commonwealth que ce dernier avait entrepris il y a déjà plusieurs mois voire années un programme nucléaire militaire en vue d’acquérir l’arme nucléaire et ainsi assurer sa souveraineté face aux menaces persistantes à ses alentours. Si cet objectif pouvait être compréhensible au regard du traumatisme que constitue la Guerre des Conteneurs pour le peuple du Commonwealth, il n’en demeure pas moins que la situation géopolitique du monde est radicalement différente en 2042. L’instabilité chronique de la Dytolie est un fait de moins en moins avéré et l’émergence de puissance globale comme l’Etat du Jernland, la République de Valdaquie, la République de Lantanie et les Iles-Unies de Cambrie doit permettre à cette région du monde de retrouver l’ordre et la paix après une décennie de conflits meurtriers pour les civils et pour les armées du continent.
Face à ce constat et aux révélations salutaires des inspecteurs du Kaiyuan et du Liang, l’OMPC a été saisie et doit se prononcer dans les plus brefs délais sur les mesures à prendre afin d’empêcher, ni plus, ni moins, le Commonwealth de posséder l’arme nucléaire à court, moyen ou long terme. Les rapports transmis au roi et au gouvernement par notre représentante à l’Assemblée des États de l’OMPC sont inquiétants quant à l’incapacité récurrente de l’OMPC au blocage et à l’obstruction par la culpabilité de certains États membres, notamment le Northland et l’Ennis. Selon notre représentante, l’OMPC est devenu un amphithéâtre de droit dont la parole est monopolisée par deux États dont l’inconséquence face aux menaces du monde représente aujourd’hui un enjeu pour la sécurité collective. Considérant ces blocages, nous devons absolument anticiper l’absence de réponse ferme de l’OMPC en réfléchissant, avec nos alliés et partenaires stratégiques, à des mesures coercitives en mesure de faire plier le Commonwealth.
S’agissant du caractère stratégique de l’arme nucléaire, nous rappelons la position du gouvernement jusqu’à aujourd’hui : celle-ci n’est pas une priorité pour notre État tant que le reste du monde ne se lance pas dans une course à l’armement nucléaire. Cependant, dès lors qu’un État déclarera l’obtention de l’arme nucléaire ou disposera des éléments nécessaires pour effectuer des essais significatifs, nous inviterons le gouvernement à modifier sa doctrine pour donner au Royaume les outils nécessaires à la protection de sa souveraineté. Nous ne doutons pas que cette doctrine est aujourd’hui celle de bon nombre d’États mais qu’elle pourrait évoluer, défavorablement pour l’équilibre du monde, si un État menait à bien son programme nucléaire militaire dans l'indifférence générale.
Ainsi, si le Commonwealth a été piégé par l’inconséquence de son programme nucléaire militaire, d’autres États pourraient agir avec plus d’intelligence et de discrétion. Cette possibilité nous amène à promouvoir la création d’une Agence Mondiale de l’Énergie Atomique afin de contrôler, régulièrement, l’ensemble des États ayant d’ores et déjà les technologies nécessaires pour le contrôle du nucléaire civil et éviter la poursuite, cachée, d’un programme nucléaire militaire. La mise en place d’une institution supranationale pour contrôler les États nucléaires est un impératif de sécurité collective pour éviter une escalade et une course à l’armement nucléaire dont l’issue serait assurément la destruction de notre équilibre géopolitique actuel.